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Kanaky ou Nouvelle Calédonie : Référendum du 4 novembre 2018

La Kanaky, ou  « Nouvelle Calédonie » est devenue française par la force en 1853, au début du règne de Napoléon III.

Le 4 novembre 2018, après 165 ans de présence coloniale française la population de cette grande île de l’Océan Pacifique était conviée à un référendum sur son avenir.

La question était simple : « Voulez-vous que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »

En démocratie consulter le peuple est un principe de base.

Dans le cas de la Nouvelle Calédonie les dés étaient pipés : quel « peuple » doit être consulté ?

La seconde moitié du dix-neuvième siècle a été marquée par des massacres destinés à terroriser la population indigène kanake.

À la fin du dix-neuvième et au vingtième siècle la Kanaky a été la cible d’une colonisation de peuplement européen voulue par la France pour mettre en minorité démographique la population kanake.

Au bout du bout de cette politique colonialiste il y eut la tragédie de la grotte d’Ouvéa en avril mai 1988.

Selon le recensement de 2014, les « Kanaks », (du moins ceux se déclarant comme tels), ne sont que 39% de la population de Kanaky, contre 27 % se déclarant « Européens » (« Caldoches » immigrés de longue date et « Zoreilles » immigrés plus récemment), 9 %  « autres » (notamment «  Calédoniens ») et 9 % « de plusieurs communautés » (notamment des métis Caldoches-Kanaks). Les Kanaks représentent en revanche 47 % du corps électoral : ce dernier est en effet un peu plus restreint, pour ce référendum que celui des élections locales, déjà limité  par les accords de Nouméa (1998) aux titulaires de la « citoyenneté néocalédonienne » catégorie distincte de la « nationalité ». Ces dispositions, inédites en droit français, limitent les effets néfastes de la mise en minorité des Kanaks sur leur propre terre et ont permis d’éviter la guerre civile qui commençait en 1988.

La victoire du « non » au référendum n’est pas une surprise, mais elle est bien plus limitée que les sondages ‑ et la propagande coloniale ‑ pouvaient faire craindre. L’appel au boycott du référendum lancé par certains indépendantistes kanaks radicaux semble ne pas avoir été entendu.

Le référendum est une opération de communication de l’État français pour montrer aux yeux du monde que la République française a laissé s’exprimer démocratiquement toute la population de Kanaky. Le faible écart entre les « oui » et les « non » (moins de 18 000 voix, 12,8 % des suffrages) peut au contraire être compris comme une demi-victoire des indépendantistes. Ceux-ci espèrent avancer encore  lors des prochaines consultations prévues dans l’accord de Nouméa.

Au nom de ses principes ethnistes le PNO considère que seule est légitime la consultation de la population kanake. Mais ceux-ci sont les mieux placés pour déterminer comment progresser pacifiquement.

Le PNO soutient que la Kanaky a vocation à l’indépendance un jour ou l’autre comme toutes les nations sans État, parmi lesquelles l’Occitanie.

04/11/2018

Kanaky, référendum du 4 novembre 2018

Kanaky, référendum du 4 novembre 2018

Tag(s) : #FR, #Français